World of blue

 

Je me suis fait avoir.

Pourtant je le savais bien qu'il ne fallait pas y toucher. Mais ça n'a rien changé. Une seconde d'inattention, et voilà, terminé, game over.

Changement de disque: the blue moods of Spain.

J'ai compris mon erreur dix secondes après les premières notes. Fallait pas le lancer, fallait pas le réécouter, fallait le laisser sous la pile. Je savais ça pourtant, y'a quelques années. Mais aujourd'hui je me suis fait avoir comme un débutant.

23h38, première note du premier morceau.

23h39, j'ai totalement oublié ce que j'étais en train de faire, le monde peut bien s'écrouler, je reste scotché sur Spain, incapable de faire autre chose qu'écouter.

23h40, j'éteins toutes les lumières, je m'allonge tout habillé, je ferme les yeux, le cocon douillet tissé par Josh Haden se referme sur moi, et selon toute vraisemblance un sourire niais orne probablement mon visage. Bonheur.

Ray of Light et World of Blue marquent la transition entre le bout de réalité qui avait survécu dans la pièce et le rêve pur et dur. Je me suis endormi, je crois. C'est le silence qui m'a réveillé.

 

Ca faisait longtemps que j'étais pas retombé dans le piège Spain. Alors voilà mon nouveau fantasme officiel : the blue moods of Spain dans le Blue Lagoon (musique lente, idéale à cet endroit, j'ai honte de pas y avoir pensé plus tôt), ensorcelé par une jolie miss serrée contre moi, enivré par la fragrance de sa chevelure, envoûté par ses yeux..

 

En attendant, je me suis fait avoir. Comme un bleu.

 

Pierre Terdiman

 

 

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